Directed by Mireille Dansereau |
Canada, 1972 (fiction, 85 minutes, colour, French) |
Also known as "Dream Life", "The Dreamed Life" |
Image: © Productions Ciné-Plurielles |
Film Description [in French] : "Deux jeunes filles travaillent dans une cie de films et se lient d'une amitié assez exceptionnelle. L'une d'elles est très amoureuse d'un homme socialement innaccessible, l'autre a une attitude agressive envers la gente masculine en général. Sur une égale dissatisfaction, leur amitié se renforce, la complicité s'établit. Elles s'entendent sur un point : plus l'Homme est lointain et innaccessible, plus elles sont fascinées et attirées vers lui. Elles se forgent un bel homme 'rêvé' et le gardent caché; il devient un personnage vivant, faisant partie de leur vie quotidienne jusqu'à ce que la vérité éclate : l'homme n'existait pas vraiment — seule son image existait. Une fois l'homme (sans visage) démasqué, elles peuvent reprendre le cours de leur vie réelle." -- Les Productions Ciné-Plurielles (source)
Film Description: |
Film Credits (partial): | |
Written by: | Patrick Auzépy, Mireille Dansereau |
Produced by: | Guy Bergeron |
Principal Cast: | Liliane Lemaître-Auger, Véronique Le Flaguais, Jean-François Guité, Guy Foucault, Marc Messier, Paul Brennan, Judith Paré, Louise Portal, Stéphanie Dansereau, Pierre Fauteux, Alexandra Godineau, Pierre Dansereau, Philippe Estérez, Philippe Pagé, Suzanne Comtois, Normand Bélanger, Paul Carignan, Marie Lambert, Paul Otis, Line Lafrenière, Yves Bélanger, Normand Dion, Angela Moranda, R.A.R Sauriol, Romolo Massa |
Cinematography: | Louis de Ernsted, François Gill, Richard Rodrigue |
Film Editing: | Danielle Gagné |
Music: | Emmanuel Charpentier |
Production Company: | Association coopérative de productions audio-visuelles |
"[Dans La vie rêvée] j'ai essayé avant tout de montrer à quel point les femmes sont influencées par les images, comment la psyché féminine est incrustée de cette imagerie : les images qui sont évidentes, celles qu'on voit dans toutes les revues et les magazines, l'image de la femme qui se voit elle-même ou qui est vue par l'homme, l'image qu'elle veut donner aux autres — et il y a aussi, plus profondément, l'imagerie qui retourne aux fantasmes : le désir de retour à l'enfance, le désir du père, le problème de l'imposition de la domination du monde patriarcal, le père, le patron et l'homme rêvé."
-- Mireille Dansereau
(source)
"Je ne me sens pas une féministe. Je pense que je dois l'être parce que La Vie rêvée a été pris comme ça par les féministes américaines. C'est l'histoire de deux jeunes filles de dix-huit, vingt ans; The Dream Life en anglais. Il a été fait en '71. Moi, je ne savais même pas ce que c'était que le mouvement féministe en '71. Dans mes films, on a un regard féminin, je ne dirais pas féministe."
-- Mireille Dansereau
(source)
"J'étais la seule femme de l'ACPAV [Association coopérative de productions
audiovisuelles] à ce moment-là. Et comme je voulais faire un film où je voulais mettre à l'écran des femmes et des rêves de femmes, j'ai reçu des réactions comme : 'C'est drôle, ma blonde ne rêve pas comme ça!' ou 'Il n'y a pas un homme qui a un rôle important!'. Mais j'ai tout de même réussi à faire La vie rêvée. Sans doute grâce à un cinéaste comme Jean Chabot qui a vu qu'un autre point de vue pouvait être intéressant."
-- Mireille Dansereau
(source)
"Partout à l'extérieur du Québec, la réaction a été favorable. Ici, le film [La vie rêvée] a été mal reçu. On a dit que c'était un film de femme parce qu'il n'y avait pas de personnage d'homme et pourtant pendant des années on a fait du cinéma avec des personnages masculins. Des Héros. L'histoire de deux filles, ça n'intéressait pas la critique masculine qui ne se sentait pas concernée."
-- Mireille Dansereau
(source)
"Si mon film [La vie rêvée] entend dépeindre la condition aliénante d'une petite bourgeoise, il ne se veut aucunement un film engagé, un film sur la libération de la femme."
-- Mireille Dansereau
(source)
"La vie rêvée, the first feminist feature film directed by a
woman in Quebec, is a film that offers sexuality as a utopia for women at
the same time as it argues strongly against its own utopic view of sex."
-- Jean Bruce
(source)
"[La vie rêvée] suggests that the separatist agenda was often at odds with the complete emancipation of the Québécoise; the male characters who represent separatism couch their sexism in separatist rhetoric, but are, with the possible exception of the Anglo boss at B&C Films, the most sexist of all the male characters in the film."
-- Jean Bruce
(source)
"Perhaps the whole problem facing women directors can be summed up by a story [Kay Armatage] told about [Mireille] Dansereau [during the Women Directors and Their Films festival at York University, March 5-9, 1973]: 'The only shot in La vie rêvée that Mireille didn't like was the one set up by her male cameraman. It was a scene in which one of the girls races out of a building and through a field, a long scene of her cutting through the tall grass. Mireille set the camera angle and then left for a while. When she saw the rushes, she realized the cameraman had re-set the angle, and the whole focus of the scene—which couldn't be cut because of continuity—was the girl's white panties under the flapping back section of her dress, exposed by the new, lower angle of the camera.'"
-- Warren Clements
(source)
"The first privately-financed feature film made by a Québec woman, La vie rêvée (1972) is a project of deconstruction in its effort to expose the hollowness of the image of ideal romance purveyed by Hollywood and the advertising media. The film overtly challenges dominant cinematic practice in several ways—by telling the story from the point of view of the two non-glamorous heroines, by foregrounding the process of creating illusion by the media itself, by subverting the expectations of the classic love-story plot (here girl gets guy into bed and the attraction immediately fizzles)."
-- Mary Jean Green
(source)
"What is important in [La vie rêvée...] is the element of rêve or
fantasy and its relationship with the women's situation. Through editing,
mise en scène, and mobile camerawork, the film at every
moment locates the women both in the concrete spaces of the city,
parental home, work, and landscape and in a world of images and sounds
that are external and interiorized, that come from elsewhere but inhabit the
self in such a way that the development of identity is dependent upon their
exploration, acceptance, or rejection."
-- Bill Marshall
(source)
"Mireille Dansereau's first feature was also the first Quebec fiction feature directed by a woman and was a considerable critical and popular success. Though not overtly argumentative regarding feminism (it is full of jokes and parodies and cleverly mixes styles, from direct cinema through lush fantasy tableaux), it is a thoughtful exploration of liberation, of sexuality, of friendship and, not least, of the overwhelming power of imagery."
-- Peter Morris
(source)
"Beyond the playful tone and the dilettantism of the two female characters,
La vie rêvée offers a powerful diatribe against a Québécois
society that is full of its masculinity and where the other is constantly
relegated to a deceptive space, a no-man's land."
-- Chantal Nadeau
(source)
"I was a curator-in-the-making who would never have presumed to stage a
women's film festival if not for a fortuitous phone call from the Chicago
Tribune's film critic, Gene Siskel, just back from two weeks of Army Reserve
duty in Washington, D.C. While there, he'd checked out a women's film festival
and was staggered by what he saw: a scene in Mireille Dansereau's Dream Life
that showed a teenage pickup scene from the girl's point of view instead of
the boy's. Bowled over by the difference a woman behind the camera could make,
he'd filed a column for the Tribune announcing that 'it gave me an appetite
for more films conceived and shot from the female point of view. Not because
they necessarily would be better, but because they would be different.'"
-- B. Ruby Rich
(source)
"Consistently intelligent, the film is by turns lyrical, polemical, playful, sensual, amusing, and ferocious. While its Godardian influences are numerous, this film is an original detonation of Quebec machismo and a convincing call to arms for a generation of women left out of the cinematic articulation of their own experience of Quebec's emergent cultural nationalism."
-- Wyndham Wise
(source)
"Une certaine subtilité apparaît [...] dans l'ordonnance et le maniement des scènes oniriques : certaines empruntent la technique classique du ralenti ou de l'image floue, d'autres sont au foyer et tournées à vitesse normale, alors que certaines seront reprises deux ou trois fois. Le spectateur est donc forcé de recomposer, d'ordonner et d'interpréter tous ces éléments. La versatilité de la cinéaste l'y oblige."
-- Agathe Martin-Thériault
(source)
"Mireille Dansereau croit davantage à la lutte des sexes qu'à celle des classes et son film [La vie rêvée], qui part du postulat que l'homme et la femme ne sont pas faits pour s'entendre, conclut à la nécessité d'une séparation, d'un cloisonnement entre les sexes. Singulier féminin que celui de Mireille Dansereau. Je tremble à la pensée que la prochaine étape sera celle du féminin pluriel."
-- Luc Perrault
(source)
"Isabelle et Virginie, éblouies par les suggestions de la publicité, s'imaginent une vie conforme aux clichés de Coke, de Pepsi et de Miss Clairol. Mais que devient le rêve quand on veut le vivre? Adieux veaux, vaches, vie en rose. Mais Isabelle, délivrée du rêve romantique, et Virginie, unies par l'amitié et la solidarité, seront plus forte pour affronter avec humour la 'vraie vie'. [...] Leur rire sera une force libératrice et , en faisant leur libération, elles participeront à l'évolution sociale et politique de leur pays. Politique, économie et sexisme vont encore de pair. Ce film tout entier est un film politique."
-- Huguette Poitras
(source)
"Je dois avouer qu'après ce petit voyage dans cet univers éminemment féminin, on sort quelque peu surpris. On s'attendait à un vibrant plaidoyer féministe; on voit se profiler à la place la description d'un monde chaotique... et féminin. Tant pis pour nos préjugés; et, d'une certaine manière, tant mieux pour le film. Ce qu'il y a de plus grave, c'est qu'on a du mal à s'y retrouver. Et c'est là qu'on reconnaît l'un des défauts les plus criants des premières oeuvres : ce désir d'en rajouter continuellement de peur de ne pas en dire assez. Et c'est dommage, parce que le film, à force de fantasmes, finit par perdre de son impact."
-- Jean-Pierre Tadros
(source)